Les acquisitions linguistiques des élèves :
Daprès les témoignages des élèves, cette forme « denseignement » ne leur permet pas « dapprendre » la langue : lorsquon leur demande après une semaine de rencontre ce quils apprennent, ils indiquent avoir appris au mieux un ou deux mots
. Et pourtant en fin de rencontre, ils peuvent chanter, exprimer un désir, donner un conseil en L2, avoir quelques échanges simples avec le partenaire. Les appréciations subjectives des élèves quant à leurs acquisitions linguistiques ne sont pas pertinentes. De plus, il est intéressant de constater que les élèves ont généralement un meilleur accent que des élèves de niveau comparable.
Les éléments dont nous disposons, ne permettent pas de déterminer ni danalyser comment se fait lacquisition linguistique en situation de communication authentique. Mais il est clair quil y a un apprentissage linguistique et, plus encore, lacquisition dune compétence de communication avec un partenaire étranger. De précédents travaux (Projet Bielefeld) ont permis de constater quil est très difficile de capter la communication naturelle entre des jeunes lors dune rencontre et didentifier les apprentissages linguistiques et les processus dapprentissage. Mais il est intéressant de constater que sil y a une évolution (les enfants sexpriment dans lautre langue à la fin du séjour), les enfants ne sont pas conscients du chemin parcouru. Pour les prochaines expérimentations, les enseignants auront à leur disposition des outils pour observer la communication naturelle dans les rencontres en présentiel et à distance (http://www.ofaj.org/paed/langue/al11.html : Grille dobservation, analyse de situations propices à la communication, repérage des blocages).
A la difficulté didentifier les acquisitions linguistiques en situation de rencontre, sajoute le fait que lenseignant ne pourra suivre une progression linguistique pré-établie : lensemble des champs lexicaux et syntaxiques abordés sont définis par les besoins de la communication pour lélaboration du projet commun remettant en question lidée même dune progression des apprentissages en fonction des difficultés. En outre, un grand nombre dapprentissages sont faits avec le partenaire et donc « échappent » à lenseignant.
La non-maîtrise du processus dapprentissage des élèves en Tandem ainsi que la difficulté détablir une progression linguistique (ou de suivre une progression déjà définie) complique les choix didactiques.