En Allemagne, plusieurs Länder se sont déjà montrés actifs, en dehors de toute influence du projet Tele-Tandem, et ont modifié leur système éducatif pour répondre aux exigences nouvelles nées de l’intégration européenne. Ainsi, en Basse-Saxe et dans certaines parties du Bade-Wurtemberg, l’âge de l’apprentissage des langues étrangères a été abaissé ⁷⁷⁾. Les enseignants pensent que le projet Tele-Tandem pourrait contribuer à favoriser ces mutations. A Coblence et à Neuss par exemple, des écoles voisines ont manifesté leur intérêt pour le projet, et le nombre de candidatures à l’organisation de rencontres scolaires a augmenté à Neuss et à Marktbreit. A Rimbach, les élèves ont ajouté une rubrique Tele-Tandem sur le site Internet de leur école (cf. Rimbach/Blois) et le projet a reçu de nombreux compliments lors de l’évaluation de la section bilangue ⁷⁸⁾.

En France, il semble en général que les effets ressentis soient plutôt discrets. En revanche, là où le projet Tele-Tandem a des conséquences institutionnelles, elles sont radicales : ainsi, Andrea Cand a obtenu le maintien de son poste d’allemand dans son école de Fléac pour les deux années à venir, et un collège voisin a dû ouvrir une classe bilangue (de 25 élèves) sous la pression des parents (cf. Marktbreit/Fléac). En France aussi, le projet Tele-Tandem suscite l’intérêt d’écoles du voisinage. Dans les écoles partenaires, de nouveaux matériels techniques ont été achetés, qui profitent à tout l’établissement ⁷⁹⁾. A l’échelon des académies, l’intérêt est généralement réservé, ailleurs, il s’amorce. Il est globalement visible que le projet commence lentement à porter ses fruits. Ce sera toutefois un travail de longue haleine, avant qu’il ne soit couronné de succès et qu’il provoque de véritables changements : « le projet Tele-Tandem est un engagement à long terme » (« il faut s’inscrire dans la durée » ⁸⁰⁾).